Un Auteur Prolifique
On prend parfois un auteur comme modèle, mais s'il est prolifique, cela peut avoir l'effet inverse et nous bloquer. En changeant de point de vue, on se rend compte que c'est tout à fait accessible.
Il y a des auteurs qu’on prend pour modèles. C’est comme cela qu’on commence à avoir envie d’écrire (en tout cas c’est mon cas, j’en parle dans l’un des épisodes de Duo de plume).
Parfois, l’effet est inverse. Quand on voit la production de plusieurs de ces modèles, on peut se bloquer, se dire que jamais on n’atteindra ce niveau. Que ce soit du côté de la qualité littéraire, du storytelling, ou de la quantité.
Je pense à Georges Simenon (plus de 400 romans), Jules Vernes (60 romans), Camus, Zola. Plus proche de nous (et parmi mes écrivains de polar préférés), Maxime Chattam, Jean-Christophe Grangé ont un rythme soutenu depuis de nombreuses années.
Si l’on veut trouver une définition, on pourrait dire qu’un auteur prolifique publie un à cinq livres par an, depuis plusieurs années. Et une telle production peut paraître inaccessible, et peut bloquer. C’est dans ce sens que je parle de l’effet inverse du modèle.
Pourtant…
Si l’on compte en nombre de mots publié, histoire de faire quelques divisions sur un coin de table, cela représente 120 000 à 500 000 mots par année (jusqu’à 3 millions de caractères espaces comprises).
C’est énorme (?)
Mais quand on ramène cela à la journée, cela représente 1370 mots. Au bas mot, c’est une heure et demie d’écriture tous les jours.
Quatre-vingt dix minutes quotidiennes, et l’on peut être considéré comme un auteur ou une autrice prolifique.
Et moi, quand observe ce phénomène sous cet angle, cela semble plus accessible.
Parce que l’écriture est au cœur de ma vie, je sais que trouver une heure et demie par jour, ce n’est rien.
Il y aura des mauvaises langues pour vous dire que « coucher les mots sur le papier », ce n’est pas tout : pour publier un livre, il y a aussi les phases d’édition, la recherche d’un éditeur ou d’un moyen de publier, les corrections, la création de couverture, le marketing, le réseautage… Ouaip. Oui, c’est sûr.
Mais ça doit commencer par là : l’écriture. Sans le texte, sans un flux de nouveaux mots de fiction originaux, il n’y a rien, à part des excuses. Ajoutons à cela le fait qu’écrire plus permettra d’affiner son jugement, de trouver son style, d’augmenter la qualité des fictions que l’on produit.
Je ne sais pas vous, mais moi, j’y retourne.